Joie, peur, colère, tristesse.
Toutes ces émotions nous permettent de nous sentir vivants. Alors que la joie apparaît comme positive, les 3 autres sont souvent présentées comme négatives, inconfortables, pesantes. Or, elles sont essentielles à notre adaptation, à notre fonctionnement, voire à notre survie!
Mais qu’est-ce qu’une émotion ?
Une émotion est un mécanisme d’adaptation à une situation. Ce mécanisme comporte une réaction spécifique physiologique (par exemple, des larmes, une augmentation du rythme cardiaque, une modification temporaire des traits du visage,...) et une réaction spécifique comportementale (par exemple la fuite en cas de danger, chercher refuge dans les bras d'un être cher en cas de tristesse ou de peur,...)
Chacune de ces 4 émotions fait suite à un élément déclencheur:
Le danger, le risque, génèrent la peur.
La frustration et l'injustice génèrent la colère.
La perte entraîne la tristesse.
Un bénéfice (une bonne nouvelle) génère la joie.
Toutes ces émotions fluctuent, dansent avec nous au gré de notre vécu, des circonstances. Elles peuvent se croiser, s'entremêler au point que l'on s'y perd parfois (souvent?)
En réalité, toutes ces émotions nous parlent d'un besoin spécifique à combler:
Lorsque nous ressentons de la colère, le besoin qui s'exprime est un besoin de changement, d'être entendu, d'obtenir réparation. Imaginons que nous vivons une situation frustrante au travail. Si cette situation ne change pas, la frustration va aller en grandissant, nous rendre irritable, agressif, des sentiments de haine et de rancœur risquent de se développer, et impacter notre organisme (palpitations, augmentation de la pression artérielle, ...). Bien sûr, initier un changement va sembler difficile, car même si la situation est inconfortable, elle est connue et donc « rassurante ». Changer va peut-être générer de la peur, nous embarquant ainsi dans un tourbillon émotionnel de plus en plus intense. Et pourtant, la plus petite action qui permettra d'amorcer un changement nous autorisera à prendre en considération nos besoins essentiels.
Lorsque nous ressentons de la tristesse, nous avons besoin d'être consolé, réconforté, de nous autoriser à prendre un temps pour extérioriser et exprimer notre tristesse. Si nous ne répondons pas à ce besoin, nous courons le risque de basculer dans la rumination, de perdre le sommeil, de nous isoler…
Lorsque nous ressentons de la peur, nous avons besoin d’être rassuré, entendu, d’être aidé et encouragé, de retrouver un certain contrôle. Si nous ne pouvons répondre à ce besoin, nous risquons de ressentir de l’anxiété, des troubles digestifs,….
Enfin, lorsque nous ressentons de la joie, nous avons besoin de la partager. Imaginez que vous apprenez une merveilleuse nouvelle et que vous souhaitez la partager avec un proche. Malheureusement aucun proche n’est disponible pour vous écouter (chacun est soit en réunion, en voiture, avec les enfants ou mille autre bonne raison). Votre joie risque peu à peu de basculer vers de la frustration, voire de la colère car vous avez vraiment besoin de hurler votre joie.
Alors, que faire avec toute cette belle théorie ?
Sur le plan intérieur, un premier grand pas consiste à nous autoriser à sentir et à ressentir nos émotions, à les accueillir en identifiant où « cela » se passe dans notre corps. Nous pouvons prendre quelques secondes pour respirer en conscience, nous poser dans cette respiration et revenir au calme intérieur. Ce début de calme nous permettra ensuite, d'identifier celui (ou ceux ) des 4 besoins que nous pourrons apprendre à combler pour accéder à une plus grande harmonie émotionnelle : le PARTAGE (joie), la REASSURANCE (peur), la CONSOLATION (tristesse), le CHANGEMENT (colère).
Sur le plan extérieur, le second grand pas est d’oser nommer les émotions et les besoins que nous avons à combler.
C’est ok d’avoir des jours gris et de pleurer toutes les larmes de son corps, et c’est ok de dire à notre autre « je ne cherche pas de solution ou d’explication, je me sens triste, j’ai juste besoin d’être réconforté, merci d’être là »
C’est ok de dire « je suis en colère car j’ai l’impression que tu ne m’écoutes pas quand je te dis que je suis fatigué.e de (…..) et que j’ai vraiment besoin que l’on voie ensemble comment nous pourrions changer ça »
C’est ok de dire « je me sens anxieux.se car j’ai peur de rater mon entretien demain. Je te remercie de m’encourager sincèrement »
C’est ok de dire « mon cœur explose de joie et j’ai vraiment envie de te dire pourquoi et de partager cette nouvelle avec toi. »
Je vous souhaite de répondre à vos besoins et de vous sentir vivant.e dans vos émotions.
Chaleureusement,
Anne
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